Figure majeure du modernisme et du précisionnisme américain du XXème siècle, Georgia O’Keeffe est la première femme peintre à avoir eu une exposition rétrospective au MOMA.
Les femmes ont toujours été reléguées au second plan dans le milieu artistique, face à cela O’Keeffe a permis aux femmes artistes de l’ère moderne de se développer et d’être reconnues sur la scène publique. Elle rejetait la copie imposée dans les écoles d’art, se revendiquait comme une peintre de l’expérience, du sentiment et de la poésie. Georgia O’Keeffe a ainsi inspiré de nombreux artistes ses dernières années.
On retrouve une abstraction métaphysique et lyrique, presque mystique dans sa peinture. La couleur et les tons sont propres à chaque élément de l’œuvre. Elle a notamment une préférence pour l’aquarelle avant de commencer la peinture à l’huile.




Les fleurs comme sujet de prédilection
Elle représente les fleurs telles qu’elles sont en faisant abstraction de leur utilité et en focalisant son travail sur la texture, les lignes et dégradés de teintes. Cette technique est révélatrice de leur beauté en révélant notamment leur aspect sensuel, là où certains pourront voir une référence au sexe féminin. Une ambiguïté assez fascinante qui fait sens en voyant ses œuvres ! Celles-ci ne sont pas représentées dans leur intégralité, l’artiste se focalise sur un détail, un aspect de la fleur.
Elle ne nous livre pas une image mais une expérience, un ressenti et un sentiment. Sa maîtrise est totale.




Une relation passionnelle
Georgia rencontre très tôt le photographe Alfred Stieglitz de vingt trois ans son aîné, une passion artistique et amoureuse lie ainsi les deux amants. Dès 1916, alors qu’ils ne s’étaient encore jamais rencontrés, tous deux entretiennent une relation épistolaire. Jusqu’à la fin de sa vie, elle lui vouera un amour inéluctable faisant de lui son amant, mari, mentor et photographe. En effet, cette relation a donné lieu à de magnifiques photographies de la peintre, forgeant ainsi son mythe.
Lorsqu’elle se détournera de lui à cause de sa jalousie, elle construira sa vie dans le désert du Nouveau-Mexique, où elle commencera à peindre d’autres motifs que les fleurs…



Un éloignement en tous sens
En plus des fleurs, l’artiste représente des gratte-ciels new-yorkais, des paysages du Nouveau-Mexique où elle a vécu, des troupeaux, coquillages ou encore des os d’animaux. Ces reproductions abstraites et précises sont inspirés de la puissance et de l’hostilité de la terre connue dans le désert.
Cet éloignement géographique marque alors un changement de persona en révélant une quête américaniste de la part de l’artiste. On retrouve cela dans son tableau Cow’s skull: White and Blue datant de 1931 où les couleurs du drapeau américain sont visibles. Elle incarne ainsi le grand oeuvre américain dont elle avait l’objectif de réaliser. Cette émancipation vis-à-vis d’Alfred Stieglitz lui a permise de s’ancrer davantage comme une figure emblématique du modernisme américain.
Marie